UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Action internationale


Ils sont montés en ligne


Soixante-quinze ans de conflits, trois guerres, des millions de morts… Le dernier « poilu » est mort cette année. Que restera-t-il de ce désastre humain dans la conscience collective ? Bien plus qu'on ne pense. La jeunesse est montée en ligne à son tour, mais avec d'autres armes : celles de la Paix et de l'amitié. Une certaine façon de respecter les sacrifices d'antan.

Depuis une cinquantaine d’année les jumelages franco-allemands ont fleuri des deux côtés du Rhin. La volonté politique de certains hommes d’État, le profond désir d’en finir avec les haines d’autrefois de deux peuples jadis ennemis ont permis d’enterrer la hache de guerre, d’inverser les rapports humains, de donner corps à l’Union européenne et d’habiller les cœurs d’Espérance.

Partout en France, notamment dans le Nord, les panneaux de nos villes mentionnent ces rapports nouveaux : « Ville jumelée avec… ». Si, dans les années cinquante, nos grands-parents ont voulu échanger avec leurs anciens adversaires autre chose que des coups de fusil, leurs petits-enfants continuent d’essuyer le sang sur les murs, d’entretenir la flamme de la réconciliation, et partagent le quotidien avec les « copains allemands ».

Une formule évidente

Ainsi, dans ma ville, comme dans beaucoup d’autres, plusieurs fois par an, en fin de semaine ou lors d’une semaine scolaire, les enfants des deux pays passent ensemble des moments de franche camaraderie. Les collégiens se visitent et vont au collège ou au lycée avec leurs partenaires, découvrent leurs coutumes et leurs façons de vivre, constatent qu’ils n’auraient plus aucune raison de se battre. Ils boivent le même coca et surfent sur le Net, portent les mêmes vêtements et affrontent les mêmes soucis. L’apprentissage de la langue allemande ou de la langue française, nonobstant les effets de mode, facilite la compréhension. On se sent « chez soi » dans le pays du partenaire, et, souvent, les jeunes générations peinent à comprendre les raisons pour lesquelles leurs ancêtres ont pu s’opposer.

« Cool » ! Jamais en définitive, à l’heure où l’on nous rebat les oreilles des événements de Mai-68 une formule n’a été aussi évidente : « Faites l’Amour, pas la guerre ! », « Machen Sie die Liebe, nicht den Krieg ! » … Message bien reçu, mon capitaine !